La philosophie à l'épreuve des extrêmes. Amadou Sadjo Barry

Joignez-vous à nous lors de la première journée du Congrès, lundi le 3 juin à 13h, pour la conférence plénière « La philosophie à l'épreuve des extrêmes » d'Amadou Sadjo Barry (Cégep de Saint-Hyacinthe).

Résumé

L’extrême est redevenu la catégorie en train de s’imposer pour caractériser notre monde de plus en plus fragilisé par les violences, les guerres, les effets du changement climatique, les tensions liées à l’immigration et à la gestion de la diversité, les bouleversements anthropologiques, socioéconomiques et intellectuels induits par la révolution numérique et la fragmentation normative et politique de notre monde. C’est donc l’image d’un monde cassé que nous renvoie nos quotidiens inscrits dans les dynamiques de l’extrême, que déploie la force des convictions et des passions. La philosophie peut-elle réparer notre monde ? y-a-t-il encore un sens à la philosophie, à philosopher, dans un monde « mobilisé » par les extrêmes ? Que devient la tâche critique de la philosophie et sa vocation éthique et herméneutique où les apriori, les émotions, l'histoire, les identités et les positionnements géopolitiques contraignent la pensée et empêchent l'émergence du jugement critique et de la nuance ?

Biographie et bibliographie sélectionnée du conférencier

Professeur de philosophie au Cégep de Saint-Hyacinthe et chercheur en relation internationale. Il a été conseiller politique du Premier ministre de transition en Guinée Mohamed Béavogui ( novembre 2021-aout 2022). Il a été conseiller intérim paix et développement pour les Nations unies au Tchad (septembre 2022- juin 2023 ) et consultant pour le programme conjoint du Programme Nations unies pour le développement et du Département des Affaires politiques des Nations unies depuis 2022. Il est auteur de deux livres ( Rupture. Essai sur la fondation politique de la Guinée ( L'Harmattan, 2021) et Diversité culturelle et immigration. Des identités passerelles pour faire société ( XYZ, 2023).

Crédit photo: courtoisie du conférencier

La philosophie à l'épreuve des extrêmes. Amadou Sadjo Barry

Ce qui a changé depuis 1974 in philosophicis? Jean Grondin

Joignez-vous à nous lors du cocktail d'ouverture, lundi le 3 juin à 17h, pour la conférence plénière « Ce qui a changé depuis 1974 in philosophicis ? » du professeur Jean Grondin (UdeM).

Résumé

Il est difficile de parler de l’avenir de la philosophie, le thème de notre congrès, sans réfléchir à ce qu’elle a été. La SPQ célèbre cette année son cinquantième anniversaire. Un anniversaire est l’occasion de mesurer le temps qui passe. Cette communication aimerait donc revenir sur ce qui a changé en philosophie depuis 1974 et les leçons qu’il est possible d’en tirer pour le présent et l’avenir de la philosophie.

Biographie et bibliographie sélectionnée du conférencier

Jean Grondin est professeur de philosophie à l’Université de Montréal. Il est l’auteur, entre autres, de Kant et le problème de la philosophie : l’a priori (Vrin, 1989), L’universalité de l’herméneutique (PUF, 1993), Du sens de la vie (Bellarmin, 2003), Le tournant herméneutique de la phénoménologie (PUF, 2003), Introduction à la métaphysique (PUM, 2004), L’herméneutique (PUF, Que sais-je? 2006, 5e éd. 2022), La philosophie de la religion (PUF, Que sais-je? 2009, 5e éd. 2024), Hans-Georg Gadamer. Une biographie (Grasset, 2011), Paul Ricœur (PUF, Que sais-je? 2013, 3e éd. 2021), Du sens des choses. L’idée de la métaphysique (PUF, 2013), La beauté de la métaphysique (Cerf, 2019) et L’esprit de l’éducation (PUF, 2022).

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Crédit photo: Le délit

Ce qui a changé depuis 1974 in philosophicis? Jean Grondin

Crise climatique et institutions démocratiques. Dominique Leydet

Joignez-vous à nous lors de la conférence plénière du mardi 4 juin à 13h, pour la présentation de « Crise climatique et institutions démocratiques : quelle place et quel rôle pour les assemblées citoyennes? » de la professeure Dominique Leydet (UQÀM).

Résumé

Si, avec l’accord de Paris, de nombreux États se sont engagés à prendre les moyens nécessaires pour limiter à 1,5˚ le réchauffement climatique et prévenir ainsi ses effets les plus dramatiques, la plupart d’entre eux peinent à adopter et à mettre en œuvre les mesures permettant d’atteindre cet objectif. Dans les États démocratiques, cet échec suscite une frustration croissante qui conduit de nombreux citoyens et citoyennes à questionner la capacité des institutions au cœur de la démocratie représentative à remplir adéquatement leur mission fondamentale, soit de sauvegarder l’intérêt commun. On dénonce, notamment, l’incapacité de ces institutions à transcender la pression des intérêts partisans et des intérêts organisés, de même que leur « court-termisme ».

Dans ce contexte, d’aucuns en appellent à des institutions qui semblent moins grevées par de tels handicaps : les assemblées citoyennes fondées sur le tirage au sort. Celles-ci semblent, en effet, mieux à même de mettre en œuvre une certaine impartialité et indépendance face aux intérêts partisans et organisés, ce qui assurerait une plus grande qualité à leurs délibérations et, par conséquent, une plus grande capacité à définir et à promouvoir l’intérêt commun. En revanche, un des défis principaux auxquels se heurte ce type d’institution se trouve dans la relation au « grand public », d’une part, et aux institutions formelles de la démocratie représentative, d’autre part. C’est ce que montre, notamment, le cas de la Convention citoyenne pour le climat qui s’est tenue en France en 2019-2020. Soucieux de la distance qui les séparait du grand public, les conventionnels, en effet, ont hésité à soumettre leurs nombreuses propositions à l’épreuve référendaire pour plutôt les transmettre au parlement où elles ont subi de très nombreux amendements qui en ont affaibli l’impact.

Ces relations difficiles avec le grand public et le parlement montre l’importance de réfléchir sur l’insertion d’institutions comme les assemblées citoyennes à l’intérieur de l’ensemble des institutions et des pratiques qui caractérisent les démocraties contemporaines s’agissant de confronter un enjeu comme celui du climat. C’est ce que je me propose de faire dans cette conférence en essayant de préciser la place et le rôle potentiels des assemblées citoyennes dans l’architecture de démocraties contemporaines confrontées à la crise climatique.

Biographie et bibliographie sélectionnée de la conférencière

Dominique Leydet est professeure titulaire au département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal. Elle a été jusqu’à tout récemment directrice du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ). En théorie de la démocratie, elle travaille sur les questions liées à la délibération publique, à la représentation et au parlementarisme. Elle s’intéresse dans ce contexte à la façon dont les institutions favorisent ou non le débat public sur les questions sensibles. Elle a publié ses travaux, notamment, dans le Journal of Political Philosophy, European Journal of Political Theory et Representation. En 2020, elle a coordonné, avec Naïma Hamrouni, la publication du numéro thématique de la revue Éthique publique : « Débats publics sur sujets sensibles : risques et défis ». En philosophie du droit, elle s’intéresse au pluralisme juridique, dans le contexte des rapports de l’État canadien aux peuples autochtones. Elle travaille plus particulièrement sur les défis conceptuels et institutionnels que posent les relations entre traditions juridiques autochtones et occidentales. Elle a traduit, avec Geneviève Nootens et Geneviève Motard, Canada’s Indigenous Constitution de John Borrows, traduction parue en 2020 aux Presses de l’Université du Québec sous le titre La constitution autochtone du Canada. Elle a également publié des articles sur cette thématique dans le University of Toronto Law Journal et dans Recherches Amérindiennes au Québec.

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Crédit photo: courtoisie de la conférencière.

Crise climatique et institutions démocratiques. Dominique Leydet

Inventer l’avenir d’une philosophie. Vers un horizon anti-capacitiste.

Joignez-vous à nous lors de la conférence plénière du mercredi 5 juin à 13h, pour la présentation de « Inventer l’avenir d’une philosophie. Vers un horizon anti-capacitiste » de la professeure Agnès Berthelot-Raffard (Université York).

Résumé

Par sa finalité, ses praxis, les médiums utilisés pour se diffuser et ses objets, la philosophie est une discipline logocentrée. Ses normes et ses pratiques de validation excluent des modes de productions de connaissances et, de facto, des producteurs et productrices de savoirs au seul motif qu'ielles ne semblent pas correspondre à la définition que l’on prête aux philosophes par leurs caractéristiques cognitives atypiques,une infériorité intellectuelle supposée, ou encore le type de connaissances qu’ielles produisent. Penser à l'avenir de la philosophie exige de réinterroger la conception de la connaissance qu’elle sous-tend et les pratiques par lesquelles les savoirs philosophiques sont produits, validés et diffusés. Cette communication procède à cet examen à travers une réflexion articulant les études critiques du handicap, la philosophie féministe et la philosophie de la race.

Biographie et bibliographie sélectionnée de la conférencière

Agnès Berthelot-Raffard est professeure agrégée en études critiques du handicap à la School of Health Policy and Management de l'Université York. Philosophe politique et éthicienne, ses recherches portent sur les théories et épistémologies féministes, les études critiques du handicap, la politique de santé, les études sur l'équité et la philosophie de la race. Elle occupe le premier poste universitaire canadien dans le domaine des études sur le handicap des personnes noires. Avant de rejoindre l'Université York, elle a travaillé comme conseillère au sein du comité d'éthique de la recherche de la Direction de santé publique de Montréal. Agnès Berthelot-Raffard a enseigné la bioéthique, l'éthique médicale et l'éthique de la santé publique. Elle a également été chercheuse invitée en sociologie médicale à Hambourg-Eppendorf, en Allemagne, et en gérontologie sociale et vieillissement à l'Université d'Oxford, au Royaume-Uni. En 2023, elle était professeure invitée en études féministes à l'Université McGill dans le cadre de la bourse Muriel Gold.

Crédit photo: courtoisie de la conférencière.

Inventer l’avenir d’une philosophie. Vers un horizon anti-capacitiste.

Fins de la philosophie. Jean Vioulac

Joignez-vous à nous lors de la dernière journée du Congrès, jeudi le 6 juin à 13h, pour la conférence plénière « Fins de la philosophie » du professeur Jean Vioulac (Lycée Auguste-Blanqui).

Résumé

« À quoi bon des poètes en temps de détresse ? » demandait Hölderlin en 1800 : « À quoi bon des philosophes ? » serait-on tenter aujourd’hui d’ajouter. Jamais en effet l’humanité n’a connu pareille détresse : la crise climatique est la plus grave depuis que le genre Homo est apparu sur terre, le développement du machinisme, et notamment de ce que l’on appelle « Intelligence artificielle », la menace d’une aliénation totale, et pendant ce temps tous les pouvoirs en place préparent la prochaine guerre mondiale où le péril nucléaire serait conduit à son apogée. La philosophie semble dérisoire face une telle situation. Si cette situation est connue pourtant, c’est par l’ensemble des données procurées par les sciences contemporaines, et ces sciences ne sont autre que l’achèvement du projet que les Grecs avaient nommé « philosophie ». La philosophie peut en effet se dire d’un mot : λόγος, la raison, la logique : l’avènement de la philosophie est celui de la rationalité, la philosophie fut le projet d’une connaissance scientifique totale du réel. L’époque contemporaine, qui a universalisé la rationalité scientifique, est ainsi l’accomplissement de la philosophie : non pas seulement au niveau théorique, puisque les techniques contemporaines en sont elles-mêmes issues, et réalisent ainsi le projet éthique et politique de rationalisation des pratiques par lequel la philosophie s’était également définie. La philosophie est parvenue à ses fins, et en cela elle prend fin, puisqu’elle n’a plus rien à chercher. Or cette fin est détresse : la pensée d’un tel événement relève alors d’une philosophie inversée, anti-philosophie ou misosophie, qui d’une part élucide le principe de mort inhérent au principe de raison, et d’autre part tente de se réélaborer de tout autre base, comme le firent Marx, Nietzsche ou Husserl. Mais l’urgence véritable serait alors d’en finir véritablement avec cette logique nihiliste devenue logiciel de la Machinerie planétaire.

Biographie et bibliographie sélectionnée du conférencier

Jean Vioulac est né en 1971 à Béziers (Occitanie). Professeur agrégé et docteur en philosophie, il enseigne aujourd’hui en Classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen. Il est notamment l’auteur de L’époque de la technique (2009), La logique totalitaire (2013), Apocalypse de la vérité (2014), Science et révolution (2015), Approche de la criticité (2018), Marx, une démystification de la philosophie (2018), Anarchéologie (2022), Métaphysique de l’Anthropocène I : nihilisme et totalitarisme (2023) et Métaphysique de l’Anthropocène II : raison et destruction (2024).

Crédit photo: courtoisie du conférencier

Fins de la philosophie. Jean Vioulac
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