Université du Québec à Rimouski

📅 Mercredi 26 février 14H45

Déborah Benkort est nouvellement membre cochercheure à Québec-Océan et professeure à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER-UQAR), spécialisée en modélisation numérique et en dynamique des écosystèmes marins. Ses recherches visent à mieux comprendre les changements dans les interactions biophysiques, le transfert de matière et la productivité des écosystèmes marins en réponse aux changements climatiques et aux pressions anthropiques. Titulaire d’un PhD en océanographie de l’Université Laval, elle s'est d’abord intéressée aux mécanismes de croissance et de production du krill dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Elle a ensuite réalisé deux postdoctorats à l’Institut Helmholtz-Zentrum Hereon en Allemagne, où elle a étudié les réponses des écosystèmes marins aux changements climatiques et aux pressions humaines dans la mer de Barents, la mer du Nord et la mer Baltique. Actuellement, ses travaux de recherche se concentrent sur la réponse des communautés planctoniques à la fonte des glaces et aux apports terrigènes, ainsi que sur l’évaluation des impacts des infrastructures marines renouvelables, comme les parcs éoliens offshore, sur la structure et le fonctionnement des réseaux trophiques marins. Grâce à des approches de modélisation numérique avancées, elle cherche à développer des outils de test et de prédiction pour mieux comprendre les processus écosystémiques. Ces outils ont pour objectif de soutenir une gestion durable des écosystèmes marins face aux défis environnementaux actuels et futurs.

Résumé: Offshore Wind Farm development: Impacts on fish populations, dynamics, and fisheries

L'essor des parcs éoliens en mer (Offshore Wind Farms, OWF) est au cœur des stratégies de transition énergétique européenne et mondiale. Cependant, leur déploiement à grande échelle soulève d’importantes questions quant à la gestion des écosystèmes marins et à l’utilisation de l’espace maritime.

À l’aide du modèle IBM multi-espèces OSMOSE, j’évalue les impacts de différents scénarios d’implantation des OWF et de différentes stratégies d’allocation de l’effort de pêche sur la dynamique des populations de poissons d’intérêt commercial en mer du Nord. Les résultats montrent que ces changements affectent les pêcheries de manière contrastée : si la plupart subissent des impacts négatifs, certaines peuvent en tirer bénéfice. La modification de la pression de pêche favorise globalement toutes les populations de poissons. Cependant, les ajustements de l’effort de pêche modifient les dynamiques trophiques, impactant les populations de manière variable selon les stratégies de gestion mises en place.

En parallèle, les stratégies de réallocation de l’effort de pêche apparaissent comme un levier permettant d’atténuer les effets du développement des OWF sur les ressources halieutiques pêchées. Ces résultats soulignent l’importance d’une approche écosystémique et d’une gestion spatiale adaptative, notamment dans le contexte du développement futur des OWF au travers le monde, incluant le Canada, où il est essentiel d’anticiper les conflits d’usage, tout en préservant un écosystème fonctionnel et en intégrant ces infrastructures dans une planification maritime cohérente.

Ce travail s’inscrit dans une démarche visant à anticiper les impacts écologiques et socio-économiques du développement rapide des OWF et à proposer des outils de gestion intégrée pour assurer un développement durable de l’éolien en mer.

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