Schedule

9 h : Accueil et introduction au séminaire, remerciements, etc. : café/thé en libre-service 9 h 15 : Mot d’ouverture par Chantal Maillé co-direction du RéQEF, Département Institut Simone de Beauvoir, Université Concordia

Titre : « Une étude de cas sur les pratiques religieuses menstruelles à Varanasi : comment le soupçon féministe sur les traditions religieuses limite la prise en compte de certaines pratiques menstruelles » Résumé : Cette présentation vise à étudier les limites que la critique féministe impose aux traditions religieuses, souvent perçues comme des vecteurs de morales patriarcales, en ce qui concerne la reconnaissance des pratiques menstruelles héritées. Ces pratiques sont parfois en tension avec celles que les femmes s’approprient ou créent pour elles-mêmes. Il s'agit de souligner l'importance d'inclure les aspects tangibles des pratiques menstruelles traditionnelles, les récits des participantes, ainsi que les relations qui en découlent, afin de mieux comprendre la manière dont les femmes participent à la religion. L’objectif est de mettre en lumière les moyens concrets, incarnés, par lesquels elles prennent part à leur tradition religieuse, plutôt que de se focaliser uniquement sur la manière dont la religion, en tant que dynamique de pouvoir, les influence et les régule. Pour illustrer ces points, je présenterai des données ethnographiques recueillies de mars à juillet 2024 auprès d’une trentaine de femmes indiennes hindoues résidant à Varanasi.

Titre : « Expérience incarnée du cycle menstruel au sein des médecines douces au Québec » Résumé : Aujourd’hui, on observe une réappropriation croissante des femmes sur leurs cycles menstruels avec le recours aux médecines douces au Québec. Le féminisme phénoménologique propose d’analyser les spécificités de l’expérience corporelle féminine. C’est pourquoi, à travers une phénoménologie croisée des travaux de Simone de Beauvoir et de Merleau-Ponty, je propose d’explorer comment les femmes vivent l’expérience de leurs corps à travers le phénomène des menstruations au sein des médecines douces aujourd’hui au Québec selon une perspective anthropologique. La collecte de données comprend dix-sept entretiens auprès de clientes de médecine douce, douze entretiens auprès de thérapeutes, une observation participante, une ethnographie en ligne ainsi qu’une approche auto-ethnographique. Les résultats préliminaires permettent d’affirmer que les médecines douces offrent un moyen d’alimenter le processus d’« empowerment » relié aux divers phénomènes du cycle menstruel, dont la procréation.

Titre : « “Par ce sang, elle te sacre femme aujourd’hui” : rites menstruels, corporalité et utopies féministes » Résumé : Cette communication portera sur les œuvres L’Ordre et la Doctrine (2021) de Marie-Josée Martin et Motherlines (1978) de Suzy Mckee Charnas, qui présentent toutes les deux des rites menstruels visant à célébrer le corps féminin. Nous regarderons sous un angle critique comment ceux-ci sont représentés ainsi que l’importance qu’ils revêtent dans le quotidien des protagonistes.

10 h 30 : Période de questions 10 h 50 : PAUSE café/thé en libre-service

Titre : « Le féminisme a-t-il amélioré la santé des femmes ? Le cas de la santé menstruelle » Résumé : La deuxième vague de mouvements féministes a remis en question la médicalisation du corps féminin et le rôle des professionnels de la santé dans l’oppression des femmes. Leur critique a mis en évidence les théories pathologisantes sur les menstruations, la ménopause et les hormones. Elles ont dénoncé le manque de preuves scientifiques et la médicalisation de la physiologie féminine. Notre recherche récente menée au Québec montre que la critique féministe de la médicalisation de la santé des femmes s’est aujourd’hui transformée. Si elle vise toujours la médecine, la question du savoir/pouvoir est éclipsée par un appel à « l’égalité interpersonnelle ». Cette évolution interroge le rôle du féminisme et de la critique féministe de la médicalisation dans l’amélioration des soins de santé des femmes.

Titre : « Résultats intermédiaires d’une recherche collaborative sur santé des femmes, contraception et religion au Québec et en Haïti » Résumé : Notre présentation pour cet atelier commencera par situer notre recherche sur les enseignant·e·s en méthodes et pratiques de gestion de la fertilité en dehors des cadres biomédicaux. L’un de ses objectifs est d’identifier les spécificités contemporaines du Québec et d’Haïti en matière de contraception, de fertilité et de divers modes de transmission et d’enseignement, plus ou moins formels. Lors de l’atelier, nous partagerons des résultats préliminaires issus de la collecte de données dans les deux contextes étudiés. Notre discussion mettra l’accent sur les liens, ou leur absence, avec des éléments religieux ou spirituels. Comme nous nous apprêtons à débuter la phase d’analyse plus systématique et comparative des données (codage, etc.), nous soulignerons l’importance de nouvelles approches méthodologiques, comparatives, et du dialogue épistémologique Nord-Sud. Cette recherche bénéficie du soutien du programme « Développement Savoir » du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (2023-2025).

12 h : Dîner — Plateau-repas offert aux inscrit·e·s - Sur l’heure du dîner : Présentation brève, puis documentaire

La révolution menstruelle (on-suzane.com) 13 h 20 : Période de discussion

13 h 20 : discussion 14 h (au plus tard) : Fin du séminaire