Michelle Drapeau (lecturer)
Wednesday, March 23rd, 16h to 17h (EDT-4)
Conférence et biographie
« LES BASES ÉVOLUTIVES DE L’HUMAIN GLOBAL »
Avec quasiment huit milliards d’individus occupant tous les continents, la colonisation humaine, en tant qu’espèce, est un succès planétaire extraordinaire. Si l’on ajoute à ce nombre toutes les espèces domestiquées et le contrôle de la nature par l’agriculture, l’empreinte écologique de l’espèce humaine sur la planète est inégalée. Une grande part de ce succès est dû à la culture élaborée et flexible de notre espèce, mais on oublie souvent que notre succès repose sur des adaptations biologiques. Celles-ci ont permis le développement de notre culture, évidemment, mais elles sont aussi à la source de notre grand succès démographique.
Notre cerveau est, de toute évidence, un des éléments clés de notre succès, mais la grande taille de cet organe est chez l’humain s’inscrit dans une tendance mise en place dès l’origine de l’ordre des primates il y a plus de 65 millions d’années. La fabrication d’outils, considérée si centrale au succès humain, est aussi possible grâce à des adaptations de la main. La possibilité de modifier les mains pour faciliter la manipulation fut elle-même possible grâce à un trait unique aux primates actuels, la bipédie. La liste d’adaptations biologiques de l’humain le rendant si adepte à coloniser la planète ne s’arrête pas là puisqu’on peut y ajouter la longue enfance humaine, des intervalles entre les naissances relativement courts et même la capacité de transpirer. Il est donc important de souligner que c’est grâce à ces traits biologiques que l’humain a pu devenir un animal réellement global.
Biographie
À travers mes recherches, je m’intéresse à comprendre les processus d’hominisation, et plus spécifiquement à comprendre comment les premiers hominines ont développé la bipédie. Bien qu'il soit généralement accepté que ces derniers fussent bipèdes, le degré de rétention d'une locomotion arboricole est toujours débattu. Je privilégie l'analyse morphofonctionnelle du squelette et des fossiles et les études d'anatomie comparée des hominoïdés. Je cherche aussi à mieux comprendre comment le squelette s’adapte aux variations de charges (loads) qui lui sont imposées (ex. contractions musculaires, différences entre course et marche). Je m'intéresse aux adaptations macroscopiques (i.e. comment la forme générale de l'os change) et microscopiques (i.e. l'intensité et localisation du remodelage osseux) et à l'interaction entre les deux.
Champs d’expertise : paléoanthropologie, évolution humaine, hominisation, anatomie fonctionnelle, hominines/hominidés, australopithèque, bioanthropologie, histologie de l’os, bipédie, ostéologie.