PROLONGATION DE L'APPEL À COMMUNICATIONS JUSQU'AU 7 OCTOBRE 2025

Bienvenue

Le comité organisateur des 6e Rencontres internationales du Réseau International Éducation et Diversité (RIED) est heureux de vous accueillir sur son site web d'événement!

En 2026, les Rencontres du RIED se tiendront dans la ville de Québec, au Canada, du 2 au 4 juillet 2026, sur le campus de l'Université Laval.

Vous trouverez ici plus d'informations sur l'appel à communications, l'échéancier les comités et le programme (à venir). Vous pouvez également vous inscrire, et soumettre votre proposition de communication directement via ce site web.

Thématique

La thématique des rencontres est la suivante: Diversité et épistémologies critiques en recherche en éducation en contexte de mouvance politique.

Appel à communications

Sont invitées à proposer une communication individuelle à titre de première autrice ou de premier auteur toutes personnes chercheuses, étudiantes ou membres de la société civile.

Diversité et épistémologies critiques en recherche en éducation en contexte de mouvance politique

Les sociétés contemporaines, caractérisées par la pluralité de voix et de perspectives, sont marquées par l’intensification des mobilités humaines au cours des dernières années, conséquence tant des crises politiques, écologiques et économiques actuelles que de dynamiques migratoires bien établies. Ces expériences multiples se rencontrent à l’école.

Dans un contexte de montée des courants nationalistes identitaires et autoritaires au sein des sociétés démocratiques libérales, et de généralisation de discours s’opposant au regard critique posé sur la société et à la place accordée aux perspectives multiples en son sein (Journell, 2024), l’école joue un rôle social important dans le devenir de sociétés plus démocratiques, justes et équitables. Elle participe à l’effort d’assurer le droit à l’éducation pour tous et toutes, mais aussi propose de développer des compétences et des attitudes menant à une citoyenneté transformative favorable à l’engagement dans l’action pour le changement de la société (Banks, 2017). Les manières dont l’école joue ce rôle diffèrent dans les contextes sociétaux, faisant en même temps l’objet d’importants débats dans l’espace social, politique et scientifique. Ceux-ci sont aussi animés par diverses idéologies politiques et visions du monde qui questionnent non seulement le rôle que l’école doit jouer (par exemple la promotion du pluralisme, l’éducation à l’équité et la justice sociale, le renforcement des identités nationales, etc.) mais aussi la pertinence de différentes démarches orientant institutions, acteurs et actrices scolaires dans cet effort (Toussaint, 2010; Leroux, 2018).

Dans les milieux académiques, la recherche est mise aussi à contribution en vue de mieux comprendre les diverses situations et de fournir des pistes soutenant à la fois la formation du personnel scolaire et la réussite éducative des différents élèves dans des circonstances multiples (Potvin et al. 2016; Lorcerie, 2020). Or, les recherches dans ce domaine sont directement influencées par ces débats et cela, aussi bien sur le plan épistémique (influence sur l'orientation des questionnements de recherche), qu'économique (financement ou non de la recherche selon la légitimité elle-même évolutive de ces questionnements) et politiques. Ces dynamiques de pouvoir soulèvent aussi des questions sur le rôle des personnes chercheuses dans ce contexte, ainsi que sur les modalités de leur engagement dans l’espace public. Elles peuvent adopter différentes stratégies pour poursuivre leur démarche et rester légitimes, pertinentes et indépendantes (Benjamin et al., 2019). C’est en ce sens que les recherches naviguent alors souvent en eau trouble (Borri-Anadon, et al., 2023), dans une tension permanente entre le mythe de la neutralité possible et les recherches ancrées dans des épistémologies critiques qui démontrent « que les inégalités sociales et scolaires persistent malgré la démocratisation de l’enseignement » (Anadón, 2018, p.20). Défendant le rôle de l’école pour agir contre les inégalités sociales, certaines recherches iront jusqu’à adopter des « épistémologies radicales », qui « articulent simultanément les revendications pour la pluralisation des systèmes de connaissances à la réduction des inégalités sociales et à la transformation sociale » (Godrie et al., 2022, p.12), dans le but de transformer fondamentalement les structures sociales elles-mêmes. Certaines d’elles s’impliquent aussi dans les espaces syndicaux ou militants (voir par exemple le collectif du syndicat SUD 93 Entrer en pédagogie antiraciste. D’une lutte syndicale à des pratiques émancipatrices publié en 2023). Ces épistémologies deviennent alors des outils de réflexivité qui posent des questions autant sur les objets que sur les méthodes par lesquelles ces objets sont analysés (Pereira, 2024, Yosso, 2005).

Ainsi, la positionnalité des chercheurs et chercheuses (Benjamin, Cosaque et al., 2019) peut les amener à choisir de porter un regard sur la diversité, d’examiner l’objet d’étude par/avec la diversité dans une démarche collaborative et de considérer les visées pour lesquelles elles doivent être incluses en éducation (Potvin, 2017). Et même si d’aucuns vont tenter de maintenir une posture s’approchant d’une certaine objectivité, les tensions entre le monde à l’extérieur de l’école et leurs objets de recherche pourraient avoir des effets sur leur démarche.

C’est dans cette optique que Les 6^e rencontres internationales du RIED qui auront lieu en juillet 2026 à Québec proposent d’aborder comme thématique Diversité et épistémologies critiques en recherche en éducation dans un contexte politique en mouvance en l’articulant autour de trois axes :

Relations entre recherche et politique dans le domaine de l’éducation impliquant des épistémologies critiques. Dans cet axe, il sera notamment question des manières de faire de la recherche sur les diversités en éducation en considérant les tensions politiques soulevées, mais aussi de l’implication des personnes chercheuses dans des travaux ministériels, de la prise de parole publique et politique, de l’équilibre entre le financement et la liberté académique;
Collaboration entre la recherche et les systèmes d’éducation dans un contexte de politique en mouvance. Dans cet axe, il sera question entre autres des relations entre les intérêts et les besoins du milieu scolaire et du milieu de la recherche, les analyses conceptuelles et les réalités scolaires, les attentes diverses entourant la diffusion des résultats, etc. Il sera l’occasion de distinguer les recherches sur, par/avec et pour une pluralité de voix et de perspectives en éducation.
Analyse comparative de recherches en éducation adoptant des perspectives critiques dans/entre différents contextes. Dans cet axe, il sera question notamment de la comparaison internationale ou régionale tant des enjeux étudiés que des approches méthodologiques adoptées, mais aussi de la place de l’interdisciplinarité dans la recherche critique en éducation.

Références

Anadón, M. (2018). Les repères sociaux et épistémologiques. Dans T. Karsenti & L. Savoie-Zajc (Dir.), La recherche en éducation: Étapes et approches. 4e édition, pp. 17-50). Presses de l’Université de Montréal. https://doi.org/10.2307/j.ctv69sv3w.4

Banks, J. A. (2017). Failed Citizenship and Transformative Civic Education. Educational Researcher, 46(7), 366-377. https://doi.org/10.3102/0013189X17726741

Benjamin, C., Cosaque, C. C., Lapointe, D., & Boudreau, J.-A. (2019). La positionnalité et la recherche critique: Diversité de construction d’un même objet et émergence de la critique. Dans D. Lapointe & H. Bélanger (Dir.), Perspectives critiques et analyse territoriale: Applications urbaines et régionales (1st ed., pp. 165-184). Presses de l’Université du Québec. https://doi.org/10.2307/j.ctvq4bz4m.14

Borri-Anadon, C., Hirsch, S., & Audet, G. (2023). La prise en compte de la diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique en éducation : bref retour historique et enjeux actuels pour la recherche et la formation. Enfance en difficulté, 10. https://doi.org/https://doi.org/10.7202/1108076ar

Godrie, B., Juan, M. et Carrel, M. (2022). Recherches participatives et épistémologies radicales : un état des lieux. Participations, 32(1), 11-50. https://doi.org/10.3917/parti.032.0011.

Journell, W. (2024). Civic education for democratic citizens. Dans L. P. Nucci, T. Krettenauer, & W. C. Thompson (Dir.), Handbook of moral and character education (3rd edition ed.). Routledge. https://doi.org/10.4324/9781003374077

Leroux, G. (2018). Le défi pluraliste. Éduquer au vivre-ensemble dans un contexte de diversité. Éducation et francophonie, 46(2), 15-29. https://doi.org/10.7202/1055559ar

Lorcerie, F. (Dir.). (2021). Éducation et diversité : Les fondamentaux de l'action. Presses universitaires de Rennes. https://doi.org/10.4000/books.pur.147105.

Pereira, I. (2024). Le décolonial en éducation : quelles perspectives possibles en France ? Réflexions sur les conditions de possibilité du recours à la théorie décoloniale hors de l’Amérique du Sud. Le Télémaque, 65(1), 115-126. https://doi.org/10.3917/tele.065.0115.

Potvin, M., Magnan, M.-O. et Larochelle-Audet, J. (2016). La diversité ethnoculturelle, religieuse et linguistique en éducation au Québec. Théorie et pratique. Fides Éducation.

Potvin, M. (2017). L'éducation antiraciste, inclusive et aux droits dans le développement des compétences professionnelles du personnel scolaire et des capabilités des élèves. Éthique en éducation et en formation, 3, 97-121.

SUD Éducation 93. (2023) Entrer en pédagogie antiraciste. D’une lutte syndicale à des pratiques émancipatrices. Shed publishing.

Toussaint, P. (2010). La diversité ethnoculturelle en éducation: enjeux et défis pour l'école québécoise. PUQ.

Yosso, T. J. (2005). Whose culture has capital? A critical race theory discussion of community cultural wealth. Race Ethnicity and Education, 8(1), 69-91. https://doi.org/10.1080/1361332052000341006

Critères d'appréciation des communications

Clarté de la problématique et des objectifs de la communication
Clarté de la méthodologie, s’il y a lieu
Présence d’une conclusion ou de résultats de recherche
Adéquation avec la thématique de l’événement
Démonstration claire de la contribution de la communication à l’avancement des connaissances

Échéancier

Soumissions des propositions : 27 juin au 1 octobre 2025
Retour aux personnes communicantes : 1 novembre 2025
Confirmations de participation des personnes communicantes : 1 février 2026
Publication du programme : 1 mars 2026
Inscriptions au colloque : 1 mars au 1 juillet 2026

Comité organisateur

Sivane Hirsch, Université Laval
Abdoulaye Anne, Université Laval
Emilie Doutreloux, Université Laval
David Croteau, Université du Québec à Montréal
Xavier St-Pierre, Université du Québec à Trois-Rivières

Comités scientifiques

Québec : Josée Charette (Université du Québec à Montréal) ; Louis Gosselin (Université de Sherbrooke) ; Sivane Hirsh (Université Laval) ; Jo Anni Joncas (Université de Sherbrooke) ; Julie Larochelle-Audet (Université de Montréal) ; Fabiola Mela Araneda (Université de Montréal) ; Maryse Potvin (Université du Québec à Montréal)

Belgique : Selin Dalcinar (Université Libre de Bruxelles) ; Sarah Degée (IRFAM) ; Perrine Devleeshouwer (Université Libre de Bruxelles) ; Fabrice Dhume (Université catholique de Louvain) ; Dzifanu Nelike K Tay (Université catholique de Louvain) ; Marie Verhoeven (Université catholique de Louvain) ; José-Luis Wolfs (Université libre de Bruxelles)

France : Kaïna Benbetka (Université Aix-Marseille) ; Géraldine Bozec (Université Côte d’Azur) ; Laura Foy (docteure) ; Julien Garric (Aix-Marseille Université) ; Françoise Lorcerie (CNRS) ; Francine Nyambek-Mebenga (Université Paris-Est-Créteil) ; Émilie Pontanier (Université de la Réunion, DIRE)

Suisse : Maïtena Armagnague (Université de Genève) ; Andrès Gomensoro (Université de Genève) ; Marie Jacobs (Haute école pédagogique Vaud, Lausanne) ; Geneviève Mottet (Université de Genève) ; Céline Persini (Université de Genève) ; Rachel Solomon Tsehaye (Université de Fribourg)

Registration period: