
Passé, présent et futur des récits de vie dans la recherche en éducation et la formation
Un colloque international qui explore le rôle des récits de vie dans la recherche et la formation en éducation, réunissant chercheur·e·s et praticien·ne·s du monde entier.
Bienvenue
Pour d’aucun·es, au commencement était le récit, avec ses dimensions temporelles, spatiales et herméneutiques. Il serait le genre originel d’où les autres genres procéderaient (Clément, 2011). Le récit raconte la vie dans une trame qui conjugue temps et espace, en accordant un sens à la narration dans un contexte culturel. Raconter son histoire de vie, mettre en mots le récit de soi, faire de sa vie une histoire ou encore se former aux histoires de vie (Lainé, 2008; Niewiadomski et Delory-Momberger, 2013; Pineau, 1998), autant de phrases conjuguant des verbes dans un territoire où les récits de vie s’étendent en recherche, en intervention et en formation (Bernard, 2022). Les pratiques des histoires de vie se retrouvent effectivement au carrefour de la formation, de la recherche et de l’intervention (Desmarais et Pilon, 1998) s’élançant vers des objectifs diversifiés. Lorsqu’on parle de récits de vie, on évoque plus particulièrement la narration d’histoires de vie, la mise en mots de parcours, de « moments », de « situations » ou d’« événements » évoqués avec une mise en intrigue, ou encore d’expériences que le narrateur ou la narratrice raconte en leur conférant un sens. Ils contribuent de différentes façons aux pratiques de formation, à l’apprentissage, dans des environnements pluriels et trouvent leur place aussi parmi les recherches actions participatives.
Le colloque vise en particulier à:
- Rendre compte des contributions diverses des récits de vie aux pratiques de formation et à l’apprentissage.
- Partager leur utilité aux fins de transformation des perceptions à l’égard de celui ou celle qui semble « étranger·ère », pour ébranler des stéréotypes à l’égard de certains groupes ethniques ou sociaux, pour s’opposer aux injustices épistémiques et pour participer à la lutte contre le racisme.
- Exposer la diversification des supports sur lesquels les récits de vie ou des «traces» de vies sont enregistrés.
Appel à contribution
L’appel à contribution se décline selon cinq axes, caractérisés par des situations ou des événements identifiés comme suit.
1. Pratiques des histoires de vie et apprentissage: contextes institutionnels et de formation professionnelle
Cet axe se focalise sur la manière dont les histoires de vie sont utilisées dans le domaine de la formation tout au long de la vie et de la formation professionnelle. À partir des années 90 et au fil de ces décennies, les chercheur·ses et les praticien·nes en éducation des adultes ont investi ce territoire fertile en s'appuyant sur les récits de vie. Ils et elles ont exploré les multiples façons dont les récits de vie sont intégrés dans les contextes institutionnels, que ce soit pour l'orientation professionnelle, le bilan de compétences, la validation des acquis de l'expérience (VAE), ou d'autres démarches visant à formaliser les connaissances acquises au fil de l'expérience. Ce champ englobe également l'étude des récits d'apprentissage et de parcours d'apprentissage sous différentes formes (entre autres les récits d’expérience, les journaux de bord, …), permettant de dévoiler la complexité du processus d'apprentissage, la construction du rapport aux savoirs, ainsi que les choix professionnels et les bifurcations qui en résultent. Nous invitons les chercheur·ses et les praticien·nes à explorer comment les histoires de vie enrichissent ces contextes institutionnels et professionnels en contribuant à la construction du savoir, à l'amélioration des pratiques éducatives, à l'autonomisation des apprenant·es ou à la réussite éducative. Les contributions dans cet axe sont essentielles pour éclairer les multiples dimensions de l'apprentissage et de la formation professionnelle à travers les histoires de vie.
2. Récits de vie et migrations: économiques, écologiques, en contexte de guerre et d’insécurité
L’étude des questions diverses que soulève l’intégration des personnes immigrantes est loin d’être épuisée. La recherche menée par Thomas et Znaniecki de l’École de sociologie de Chicago il y a déjà un siècle par une méthode biographique a permis l’analyse des points de vue et de l’expérience de vie d’un migrant polonais. Ce type de recherche qualitative développé en contexte de mouvement migratoire suscite encore l’intérêt des chercheurs et chercheuses ainsi que des intervenantes et intervenants sociaux. Leur pertinence, dans un monde de plus en plus interconnecté, caractérisé par des déplacements de population de grande ampleur, n’a plus à être démontrée. Ce deuxième axe se penche sur l'utilisation des histoires de vie pour comprendre et documenter les expériences des personnes migrantes, qu'ils soient des migrant·es économiques, environnementaux, des réfugié·es en contexte de guerre ou des demandeurs d’asile pour cause d’insécurité. Les contributions peuvent explorer comment les récits de vie peuvent être utilisés pour témoigner des défis et des réussites des migrant·es, pour comprendre les implications de l'exil sur l'identité individuelle et collective, ainsi que pour favoriser l'intégration et la résilience dans les sociétés d'accueil.
3. Récits oraux chez les Premiers peuples : dimension d’identité collective de l’histoire de vie
Le champ des récits de vie est un territoire vaste et un acte épistémologique, politique et social. En donnant l’espace à la voix des Premiers peuples, en reconnaissant la valeur de leurs histoires de vie, cet axe souhaite soutenir le mouvement de vérité et réconciliation initié au Canada il y a à peine une dizaine d’années. Cet axe se concentre sur la richesse des traditions orales au sein des communautés autochtones. Les récits de vie chez les Premiers peuples ont une dimension collective et participent à la préservation de l'identité culturelle, à la lutte pour la reconnaissance et à la transmission de la mémoire. Les contributions sous cet axe peuvent aborder comment les récits oraux préservent les langues autochtones, résistent à l'assimilation culturelle, réaffirment l'identité autochtone et conservent des savoirs. Les récits des Premiers peuples ne s’inscrivent pas seulement dans un passé ancien avant l’arrivée des Européens ni même au temps de la rencontre des Peuples autochtones avec les Français et les Anglais. Une histoire coloniale plus récente est à découvrir par la narration de ceux et celles qui l’ont vécue ou qui l’ont entendue de leurs grands-parents, de leurs parents, de leurs familles.
4. Récits de vie en situation de génocide
La mémoire des génocides est un domaine sensible et crucial pour la compréhension de l'histoire humaine. Cet axe se penche sur l'utilisation des histoires de vie pour témoigner et documenter les horreurs des génocides. Les contributions peuvent explorer comment les récits de vie des personnes survivantes, des témoins ou des descendant·es des victimes concourent à la mémoire collective, à la justice et à la prévention de tels événements. Il s'agit de réfléchir aux enjeux éthiques, épistémologiques et praxéologiques liés à ces récits. De l’acte de mise en mots de la personne survivante et sa fonction cathartique ou de guérison, à l’écoute ou la lecture de ces récits dans un objectif de développement de l’empathie, le récit peut transformer autant la personne “qui se raconte” que la personne qui écoute. Comment est pris en charge la dimension diachronique de l’expérience? Comment les écoles donnent-elles la place à ces histoires de vie? Quels apprentissages et quels objectifs sont visés? Le recours aux images, aux œuvres d’art, aux films ou aux photos fait également l’objet de questionnements. Les formations proposées afin que les enseignants et enseignantes puissent faire place à ces récits pour apprendre autrement et pour lutter contre le négationnisme et le racisme peuvent contribuer aux réflexions sous cet axe.
5. Pratiques contemporaines des histoires de vie
Ce cinquième axe explore les divers formats d'expression des récits de vie d’hier, d’aujourd’hui et ce qui se projette dans un avenir pas si lointain. Les pratiques et les supports évoluent et actuellement le numérique offre une diversification des possibilités de recueil et de modes de se « mettre en récit » individuellement ou collectivement, notamment à travers les technologies numériques d'information et de communication. Les contributions peuvent traiter de l'utilisation des médias sociaux, des blogs, des vidéos, des podcasts et d'autres supports numériques pour documenter des récits de vie. Il est également possible d'examiner comment ces nouvelles formes des histoires de vie et de lieux influencent la perception, la réflexion et l'apprentissage, et comment elles sont intégrées dans la recherche et la formation. Cet axe donne la place aussi à la présentation des initiatives sur des expositions et des formes variées de diffuser les histoires de vie selon des finalités culturelles et de formation. Histoires de vie soutenues par des photographies, des cahiers de classe et différents objets rappelant des événements ou laissant des traces des expériences de vie, de pratiques sociales et d’évolution des lieux (zones rurales, urbaines, industrielles, gentrifications, “vie” des immeubles, etc.). Interroger les enjeux, notamment éthiques, que soulèvent l’utilisation de certains supports peuvent se présenter sous cet axe.
Consignes aux auteur·e·s
Chaque proposition de communication doit être présentée à partir d’une même trame de présentation en respectant les consignes suivantes : présence d’un titre, nombre d’auteur ou d'autrice limité à cinq, texte court (500 mots), références bibliographiques (maximum 5, Normes APA 7e édition), mots-clés : 3 à 6.
Nous vous invitons à utiliser la feuille de style téléchargeable pour déposer une communication.
Vous trouverez également l'option d'autre(s) type(s) de présentation dans le deuxième fichier.
Dates importantes
Soumission de proposition
14 avril au 31 mai 2025 pour déposer votre proposition
Retour aux auteur·e·s
13 juillet 2025
Période d'inscription
31 mai 2025 au 27 septembre 2025 pour vous inscrire
Tarifs
A) Étudiant·e·s
B) Retraité·e·s, membres ASIHVIF et personnes exerçant leur métier hors de la recherche et de l’enseignement supérieur, oeuvrant dans les services publics ou dans la société civile
C) Personnes du milieu de la recherche et de l’enseignement supérieur
Tarif préférentiel : du 14 juillet au 31 août 2025
Catégorie A - 140 $
Catégorie B - 220 $
Catégorie C - 280 $
Tarif complet : du 1 au 27 septembre 2025
Catégorie A - 175 $
Catégorie B - 240 $
Catégorie C - 300 $
Au plaisir de vous accueillir à Québec les 9, 10 et 11 octobre 2025.
Marie-Claude Bernard, Geneviève Tschopp, Livia Cadei
Coorganisatrices
Organisateurs
Partenaires
Comité scientifique
Audrey Bélanger
Marie-Claude Bernard
Hervé Breton
Livia Cadei
Maryvonne Charmillot
Katja de Carlo
Danielle Desmarais
Jean-Philippe Gauthier
Sivane Hirsch
Davide Lago
Kevin Naimi
Didier Paquelin
Gaston Pineau
Jeanne-Marie Rugira
Marie-Claude Sioui
Catherine Schmutz
Elizeu Clementino de Souza
Geneviève Tschopp
Alice Vanlint
Lieu de l'événement
Monastère des Augustines
77 rue des Remparts Québec, QC Canada, G1R 0C3Période d'inscription
14 juillet 2025 - 11:59 PM jusqu'au 27 septembre 2025 - 11:59 PM
Période de soumission
14 avril 2025 - 12:01 AM jusqu'au 31 mai 2025 - 11:59 PM
Contactez-nous
Pour toute question sur l'événement, veuillez contacter: colloque.récits2025@ulaval.ca .